Mokhtar Aniba et les valeurs de l’Islam
Par : Afaf Aniba-
Le 27 septembre de chaque année, c'est l'anniversaire de la mort de mon regretté père Mokhtar Aniba Allah yrahmou. Ces derniers jours, je fourrageai dans ses archives quand j'ai trouvée quelques-uns de ses articles déjà parus sur le mouvement réformiste musulman Algérien mené intelligemment par l'illustre Sheikh Abel-Hamid Ibn Badis, je me suis souvenue alors d'une remarque cité dans le dernier manuscrit de mon père " Le réformisme des Oulémas n'avait d'autre but que de changer les mentalités et les hommes, ce qui était primordial et révolutionnaire à plus d'un titre, car la révolution ce n'est autre que la somme des réformes et des transformations opérées dans tous les domaines en commençant par les hommes."*1"Le mouvement réformiste de Bin Badis a énormément inspiré Mokhtar Aniba et a été pour beaucoup dans son épanouissement spirituel, c'est pour cela qu'avec l'avénement de l'indépendance, mon père avec un grand nombre de personnalité soucieux de contribuer au renouveau de notre civilisation ont fait le choix de faire triompher les valeurs morales de l'Islam.
Sans une solide compréhension de notre foi et un strict respect de notre code moral, nous allons "souffrir."Un constat qui invoquait une action rapide et pertinente et cela s'est traduit par la fondation de l'Association des Qiyam (Des Valeurs Islamiques). Enthousiaste, Mokhtar Aniba a rejoint les fondateurs de l'association apportant sa modeste contribution en veillant à l'imprimerie de la revue dans ses deux versions Arabe et Français "L'Humanisme Musulman".
Il était convaincu d'un fait : "Nous ne pouvons progresser dans la voie juste sans suivre le droit chemin." Et le congrès de Tripoli-Ouest en définissant le socialisme comme mode de gestion a tourné le dos à la déclaration du 1 Novembre 1954 qui stipulait l'établissement d'un état Algérien indépendant dans le cadre des principes de l'Islam. Décision très grave qui allait miner la marche de l'état Algérien, le dépossédant de son identité propre.
Le combat mené contre l'occupation Française n'aurait aucun sens s'il n'était pas suivi dans les faits d'une véritable stratégie d'indépendance culturelle et économique, et pourtant le mauvais départ pris ne découragea guère des hommes sincères. Malheureusement leur précieux rôle a été très mal perçue par les tenants du pouvoir, et l'association ne survécut pas longtemps sous le règne du président Boumedienne.
Loin de se décourager, Mokhtar Aniba a continué de militer à travers ses écrits pour une saine moralisation de la société Algérienne et de la politique surtout, car les dérives et la corruption relevés dans le vécu du citoyen Algérien aurait dû être endigué très tôt mais faute d'un exercice transparent du pouvoir nous avons payé un lourd tribut et bien entendu au lieu d'aller de l'avant, nous avons régressés.
La leçon de vie incarné par Mokhtar Aniba se résume en un attachement sans faille à l'apport moral de l'Islam, il n'a eu de cesse tout au long de sa vie de lutter pour une meilleure compréhension de l'Islam et une vision authentique de la justice, rahimahou Allah wa asskanahou alfirdaouess Al-alâa.
*1 Extrait de son dernier manuscrit sur les honorables Sheikh Bachir Al-Ibrahimi et Al-Arabi Tebessi.