Un esprit libre et curieux le legs de Mokhtar Aniba

Par : Afaf ANIBA-

Plus d’un mois est passé sur le dix-septième anniversaire de la mort de mon père Mokhtar Aniba.

Il nous a quitté un 27 septembre 2002, et je dois dire que pour cette année, je n’ai pu écrire à temps ce texte en souvenir de lui, pour la simple raison est que la dernière semaine de septembre 2018 j’ai eu un sérieux problème technique de l’internet, une fois résolu, je me suis vu obligée de parer au retard qu’a accusé mon travail sur le site www.natharatmouchrika.net.

Que vous dires honorables lecteurs ?

En me revoyant dans les bras de mon père bébé de quarante jours jouant avec l’eau d’une source dans une vaste étendue liquide à Karachi au Pakistan (Mon Père Mokhtar Aniba travaillait à l’époque à l’ambassade de l’Algérie au Pakistan et Karachi était la capitale du pays en ce temps-là.) Les photos attestant de l’amour, de l’affection et de l’intérêt que me portait mon père et me rappelle à chaque fois combien j’étais chanceuse d’avoir eu en sa personne, un père tout ce qu’il y a d’attentionné, de respectueux de ma petite personne.

Son troisième poste diplomatique fut en Indonésie, en accords avec mon honorable mère, il m’avait inscrit au centre culturel Français, j’avais le droit de lire 7 livres par semaine et le directeur Français du centre culturel devant mon étonnante aptitude à dévorer les livres me délivra une permission spéciale en me permettant d’emprunter 14 livres par semaine pour les lire ! Mon père nous emmenait moi et mes frères aux autres activités du centre culturel Français comme le cinéma.

Connaissant l’ambassadeur Irakien en Indonésie, il avait obtenu de lui que l’ambassade Irakienne nous pourvoit de magazine en langue Arabe pour développer notre vocabulaire et il se faisait un point d’honneur avec ma chère mère de ne jamais tolérer de nous un mot en Français, la langue de notre parler et de notre écrit était le Majestueux Arabe et non pas ce dialecte informe et vulgaire répandu de nos jours parmi les Algériens.

A neuf ans, je découvrais l’archipel de l’Indonésie et encouragé par mes chers parents, j’apprenais l’indonésien. En apprenant cette langue, cela me facilita grandement la communication avec mes frères et sœurs Indonésiens. Mokhtar Aniba avait à cœur le fait que je profite de mon enfance, durant nos vacances dans les célèbres collines de Puncak (cela se prononce en indonésien Punchak) à une certaine distance de Djakarta, il me permit de monter un cheval qu’il m’avait loué, mes frères aussi eurent la joie de monter sur des chevaux, j’étais pourtant la seule à me tenir droite sur ma monture, à tenir parfaitement les rennes de mon cheval sans l’aide du palefrenier et à trotter aisément.

Nous avions aussi notre abonnement pour pratiquer le sport de la natation à l’hôtel Hilton dans la capitale indonésienne. J’étais une excellente nageuse, mes frères avaient eu besoin de cours de natation auprès d’un maître-nageur d’origine chinoise, moi pas.

-Afaf, tu es une excellente nageuse, donc mon enfant tu n’as pas besoin de cours d’un professeur, m’avait-il dit.

A onze ans, un matin ensoleillé, j’allais à mon heure de natation accompagné de mon père, je nageais comme de coutume, puis je pris une douche, je revêtis ma jolie robe blanche en dentelle et je me dirigeais vers la table où il était assis :

-Baba, je veux acheter un sachet de croque chocolat, je lui disais.

Il me donna de l’argent et me dit :

-Vas-y, va l’acheter.

Je quittais la piscine de l’hôtel Hilton et j’allais vers l’aile de l’hôtel ou étaient situés des magasins luxueux. Là, il y avait un marchand spécialisé dans la vente de chocolat et de bonbons d’excellente qualité. Il me connaissait, j’étais sa petite cliente préférée. Une fois mon sachet de croque chocolat en main, je retournais à la piscine et là je m’étais assise sagement près de mon père :

-Veux-tu que je te commande une limonade, ou du lait au thé Afaf ?

-Non, Baba, je lui avais répondue.

Après un court moment, je me tournais vers mon père Mokhtar Aniba et avec un grand air sérieux, je lui annonçais :

-C’est ma dernière séance de natation Baba.

Surpris, il m’avait dévisagé un long moment puis il m’avait dit :

-Es-tu sûre de ta décision Afaf ?

-Oui Baba, j’ai onze ans c’est le début de ma puberté et je dois respecter les commandements de l’Islam.

Il m’avait décerné alors un grand sourire sans plus ajouter un mot.

Mon regretté père Mokhtar Aniba depuis mon plus jeune âge veillait à ce que ma compréhension de l’Islam part de ce principe « Laisse ton esprit libre, apprends de tous et ouvre-toi sur toutes les races, les cultures et les civilisations et tu vas vivre un perpétuel émerveillement. »

J’ai appliquée à la lettre sa recommandation et je dois dire que ce que m’a léguée mon cher père Mokhtar Aniba m’a apprit à mieux adorer Allah l’UNIQUE L’Eternel, et ma vie est une quête sincère de perfectionnement de mon âme que j’ose croire croyante.

Baraka Allah fik BABA.

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