La pratique de la foi
Par: Afaf ANIBA-
L’un des plus grands défis du musulman d’aujourd’hui est celui de vivre sa foi unitaire par des actes, chacun peut prétendre oralement qu’il croit en Un Dieu Unique, mais peu très peu peuvent prouver leur adoration par une conduite morale irréprochable !
Quelle en est la raison ? Elle est toute simple ! Nous n’avons pas encore conscience de la gravité et de l’importance vitale qu’implique l’acte de foi, et parfois nous en avons conscience mais certains préfèrent ignorer cette dimension si stratégique dans la reconnaissance de l’unicité de Allah et dans les deux cas le résultat est catastrophique, le Musulman de nos jours ne sait toujours pas qu’être croyant signifie une rigoureuse obéissance aux commandements de son Créateur, qu’être musulman veut dire aussi une aptitude positive et pratique à affronter n’importe quel défi ou problème, et la problématique du renouveau de la civilisation Musulmane est la plus préoccupante des problématiques, malheureusement elle n’a pas trouvé parmi les musulmans ceux qui sont capables de la résoudre !! Cela est dû à quoi ? Comme je le disais plus haut, il est si facile de dire je crois en Dieu l’Unique, et si difficile de ne pas mentir de suivre le droit chemin, de craindre la colère de Dieu dans notre conduite et nos contacts quotidiens avec nos proches et les autres !!
Il y’a plus de dix ans je lisais un livre de Jack Higgins intitulé le Jour du Jugement, croyez moi je me suis senti toute petite quand je lus des chapitres consacré à la manière du président John Kennedy d’affronter un grave incident diplomatique avec l’Allemagne de l’Est ! Le président assassiné pourvue d’une sagesse millénaire selon Kroutchev eut recours à toutes les solutions que lui procurait la diplomatie silencieuse et mesuré de son administration, et au moment où il attendait le résultat de ses efforts, il réunit son cabinet et autour de la table de conférence il fit cette déclaration étrange dans la bouche d’un catholique Romain d’Irlande à la nationalité Américaine « Nous avons fait tout ce qui est notre pouvoir de le faire et je suis sûr que Dieu récompensera nos efforts, car Dieu n’aime pas voir des hommes qui attendent son secours sans qu’ils n’entreprennent par eux- même des mesures en ce sens !! »(1) Cette conception du président Kennedy est vraiment l’âme de l’Islam, si nous croyons en Dieu, qu’on vit selon la vision de l’Islam en faisant face aux difficultés mais en ayant à l’esprit cette magnifique preuve de foi magistralement exprimé par le président disparu, Allah soutient le croyant qui s’active dans la vie à faire sienne ses enseignements morales, nous ne pouvons réussir ici-bas et dans l’au-delà avec une conduite lâche et basse, Dieu aime les croyants forts, et les forts sont ceux qui ne démissionnent pas, qui ne désespère pas, qui n’ont pas peur devant les épreuves et qui ne reculent pas devant la méchanceté des méchants. Les forts vont là où personne n’est allé auparavant et tente une tentative après l’autre pour contenter leur Créateur Le Tout Puissant, et ce genre de croyant fort ne peut naître en une journée !
Notre religion nous a donné toute liberté de vivre les commandements selon notre estimation de la réalité vécue, le Prophète Mohamed Que la Paix de Dieu soit sur lui a donné l’exemple par sa conduite, il n’a pas exhorté
les musulmans à souffrir sa souffrance pour accéder à la lucidité de la foi, ce que l’Eglise a fait subir à ses adeptes a fait que ses disciples se résignent au divorce, convaincu que le parcours de croix qui leur a été imposé a transformé leur relation avec le Créateur en un supplice insupportable ! Aujourd’hui le détachement dont font preuve les chrétiens de par le monde vis-à-vis de leur religion est l’expression évidente d’un échec, ou selon les termes qu’a utilisé un pasteur protestant de l’Alabama de Huntsville plus précisément à un auditoire musulman : « Une fois j’ai dû faire mon sermon du dimanche devant une salle de prière vide, quand la porte du fond s’ouvrit, livrant passage à un homme visiblement un vagabond, sa présence me ranima, mais je dû vite déchanter, car je le vis prendre place sur un banc et s’allonger carrément pour s’endormir, voyant ma déconfiture, il me dit : « Allons mon père ne perdez pas espoir ! voyez votre église au moins a réussi à être un refuge pour un homme dans ma condition ! Je convins de la chose la mort dans l’âme ! »
En Islam la possibilité de vivre en paix, dans la fraternité, et avec une haute conscience de la finalité de la vie nous aide à concentrer toute notre attention sur l’acte d’adoration, car dans tout ce que nous projetons, nous comptons sur notre volonté propre mais aussi sur l’appui divin, la vie apparaît alors pour le croyant comme une long voyage vers le contentement de Dieu l’Omniscient, dans sa quête le musulman goûtera la saveur de la foi éprouvée, l’Islam ne se mesure pas à la proclamation de la Chahada, c’est avant tout un souci constant de l’individu à tester sa foi, bien entendu l’épreuve en soi nous amène à être critique et vigilant, car l’existence est un éternel duel entre le bien et le mal, dans un monde régi par un matérialisme féroce, instaurer l’équilibre entre le spirituel et le matériel est une exigence de la foi unitaire, nous ne pouvons envisager une vie dépourvue de repère religieux, car seul l’Islam sait lier la vie du croyant ici-bas avec la vie de l’au-delà, notre religion rappelle sans cesse au croyant la nécessité de bien agir ici pour être récompensé au jour du Jugement, à aucun moment de sa courte existence le musulman ne perd de vue l’au-delà, cette notion omniprésente dans son esprit le sert énormément et pour cause il sait pertinemment que son salut éternel dépend dans une grande mesure de ses actes dans la vie présente.
(1) Cette déclaration du président je l’ai faite par mémoire, puisque la référence exacte je ne l’ai pas à ma portée.