La langue mal aimée

Par: Afaf ANIBA-

Un écrivain français dans un de ses textes a écrit : «  La langue est l’élément essentiel de l’identité d’un peuple.»  En Algérie après quatre décennies d’indépendance, la langue officielle du pays l’Arabe est la langue des sous développés, pour les uns c’est la langue des « envahisseurs Arabes », pour les autres c’est une langue morte comme du reste certains dialectes du pays, pour d’autres c’est une langue des lettres pas du tout pratique.

Elle doit être confiné dans certains cercles et c’est tout. Quant au peuple Algérien, il use à tort et à travers d’un Arabe que souvent je n’arrive pas à démêler les mots ni à en comprendre le sens. Quelques-uns argumentent d’une manière maladroite : Le jargon Algérien est le fruit de l’imaginaire populaire. Ce que marmonne les Algériens n’est plus ni moins qu’un charabia, qu’on ne peut authentifier comme une langue Arabe. L’illustre fondateur de l’Association des Oulémas Algériens a su très tôt toute l’importance et la gravité du défi, la France coloniale posait le Français comme une condition sine qua non de l’accès à la civilisation et beaucoup d’Algériens aujourd’hui ont cet esprit malade. On osent penser ainsi : Seul celui qui a pour langue le français est civilisé, celui qui parle allemand ou connaît l’anglais ne peut être considéré comme tel ! Les ravages causés par cette mentalité sont perceptibles partout en Algérie, dans l’humeur des gens comme sur leurs enseignes !

En faisant de l’Arabe l’identité du peuple L’Imam réformateur sheikh Bin Badis a tranché en faveur d’une appartenance à l’Islam et non pas à une tribu ou a un arch ou à une région. Nous sommes Algériens de par la nationalité, l’Islam nous a arabisé et que cela ne sonne pas dans certaines oreilles comme une négation des origines et des racines ! Dans les faits la langue Arabe demeure méconnue par une large partie du peuple, mal accepté par l’administration, et comble d’ironie, les employés ont des instructions fermes pour répondre aux citoyens avec la langue qu’usent ceux-ci, ce qui signifie que dans le cas où le Français est utilisé par le citoyen, le français doit être la langue de l’administration Algérienne. L’Algérien moyen a rarement conscience de la place de la langue dans toute activité humaine et dans l’essor d’un pays et d’une civilisation, et personne en l’occurrence ne prend sur lui la peine de le lui expliquer, nous avons des organismes étatiques qui veillent à la protection et à la valorisation de l’Arabe dans l’enseignement et dans bien des domaine, mais jusqu’ici leurs efforts restent en deçà des besoins réels. Plus grave l’Algérien parle une langue incompréhensible, il fait un recours sans cesse au français, et le plus étonnant est son utilisation du français tout à fait déformé, les verbes ne sont pas prononcés dans le sens juste et beaucoup de mots français sur la langue de l’Algérien ont une signification tout à fait différente de leur sens originale ! Certains souligne la richesse du vocabulaire Algérien, quel richesse quand le langage usité ne peut être identifié ou classifier comme une langue reconnue ?  En tant que peuple nous avons énormément perdu culturellement en ne faisant pas de la récupération de l’une des constances de l’identité Algérienne une priorité ! La personnalité de l’individu se reconnaît d’abord dans sa culture, la génération qui a vécu l’occupation ressasse la même excuse : l’Arabe est difficile à apprendre et ils ont été imprégnés de la langue de l’occupant. La génération de l’indépendance réitère le même argument, l’Arabe est la langue de la littérature et notre premier partenaire économique est la France et donc nous avons tout à gagner avec le français ! Personne ne se rend compte dans tout cela, que nous vivons sans âme sans une appartenance civilisationnelle, de plus en plus nous dépendons de l’autre alors que nous avons mis plus d’un siècle pour le chasser de notre pays mais il demeure enchâssé dans notre esprit et notre langue. Peu très peu ont conscience que la langue véhicule la pensée et le mode de vie d’une nation et d’une civilisation, et le nombre est réduit de ceux qui travaillent activement pour une redéfinition du rôle de la langue comme une composante de l’identité nationale, il est impératif pour nous d’affirmer notre authenticité à travers l’Arabe. Pour faire acte de foi nous devons d’abord faire de l’Arabe un instrument du renouveau, et bien sûr la promotion de notre langue ne peut se faire à coup de trompette et de tambour, et toutes les politiques adoptés jusqu’ici nous ont éloignés de l’objectif principal : réhabiliter la langue Arabe dans notre vécu, devenant la langue du privé et du public.

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