Par: Mokhtar ANIBA-

Dans un célébre Hadith le Prophète (bénédiction et salut de Dieu soient sur lui) disait : « A la tête de chaque siècle, Dieu-Gloire à Lui- fera surgir à ma communauté un homme qui fera reformer les affaires de sa religion.»

Par le grand élan novateur et dynamique qu’il a suscité en Algérie et les pays du Maghreb El-Arabi, Ibn Badis peut aisément incarner les traits de cet homme providentiel.

A sa naissance, l’Algérie croulait sous le joug du colonialisme français, la pauvreté, l’ignorance, les superstitions prônés par les charlatans du maraboutisme, et les pères « blancs » pour christianiser le peuple, activant avec zèle sans relâche, faisaient le reste.

Selon l’illustration précise faite par notre frère en Islam le regretté Malek Bennabi « L’Algérie musulmane était vraiment occupé par un ennemi hors classes : de barbarie inhumaine, féroce à tel point qu’on a appelé autrefois « L’Algérie Française ».

Lorsque Ibn Badis fut en âge de comprendre la situation déplorable dans laquelle se trouvait son pays et sa communauté  il fut peiné profondément et le désir de changer cet état de chose ; allait devenir son crédo et son idéal jusqu’au dernier souffle de sa vie.

En effet, il a consacré toute sa vie à notre patrimoine culturel qui constitue la source de notre force, de même que pour sa patrie. Certes, dans les années 1930, un siècle après une occupation esclavagiste durement ressentie, les paroles d’Ibn Badis retentissaient dans toute l’Algérie :

Le peuple d’Algérie est un peuple musulman.

Il a pour parenté l’arabisme,

Dira qu’il s’est éloigné de son origine

Ou qu’il a cessé d’exister,

C’est mentir,

Quiconque vise à l’assimiler,

Vise l’impossible.

C’est une réponse magistrale, juste et sincère au colonialisme qui a profondément amoindri la conscience de notre peuple et son attachement à son propre passé et partant en démystifiant « l’Algérie Française ».

Sheikh Ibn Badis s’adonna, avec une passion exclusive, à la cause de la patrie et la lutte acharnée contre le colonialisme français. Il contribua à la lutte patriotique pour la libération de son peuple et choisit de se fixer à la Mosquée « Djamâa Sidi Lakhdar » de Constantine, où il mena une vie active de réformateur éclairé. C’est là, qu’il commença à dispenser ses cours de théologie, de morale et accessoirement ses idées sociales et prorévolutionnaires.

Il avait choisi la Mosquée «  Djamâa Sidi Lakhdar » parce qu’il savait que ce lieu est le premier endroit où a été enseigné l’Islam, ayant servi d’école de faculté et d’université. C’est là aussi qu’est né l’état Musulman aux principes incomparables, oeuvrant pour l’épanouissement de l’homme croyant en Dieu l’Unique.

Mais il convient de le souligner : la mosquée est socialement parlant, un lieu exceptionnel, où se mêle la communauté de toutes les classes, pauvres et riches, instruits et analphabètes. Cinq fois chaque jour, tout le monde s’y retrouve au coude à coude, unie par une seule et même foi.

C’est pourquoi Sheikh Ibn Badis en tant que réformateur perspicace, avait préféré comme siège « Djamâa Sidi Lakhdar » pour propager ses idées et être en même temps en contact avec toutes les catégories du peuple.

La première manifestation à la vie culturelle et éducative de l’époque avait été sans conteste ébauchée par lui. En effet, dés qu’il pût réveiller ses coreligionnaires de leur torpeur et obtenir leur confiance et leur concours, il a décidé de fonder des écoles libres « médersas », des cercles éducatifs au profit de la jeunesse Algérienne dans les principales villes de l’Algérie.

Il avait conçu également beaucoup de projets de bienfaisance pour les pauvres, et avait appelé à l’instruction de la fille musulmane algérienne, recommandant son accès à l’enseignement de façon séparé aux garçons. En effet, l’une de ses actions les plus bénéfiques, fût de permettre pour la première fois depuis un siècle d’occupation et d’obscurantisme à un grand nombre de femme de suivre ses cours.

En outre, il s’occupa du journalisme et eut le courage de combattre simultanément sur trois front : contre la maraboutisme rétrograde (qui était à l’époque un auxiliaire précieux du colonialisme), contre les missionnaires chrétiens, ceux-là étaient désignés comme la cinquième colonne et enfin contre le colonialisme, les critiquant et en les dénonçant impitoyablement, attitude qui lui valut la haine des ennemis du peuple.

Parallèlement à son combat de journaliste( la plus belle plume du monde Arabe), il avait également suggéré et contribué à la création d’une presse arabo-islamique libre, et cela afin de revivifier la langue arabe et de mener une action éducative à l’échelle nationale, en vue de la renaissance de la pensée musulmane.

Il cherchait l’efficacité durable, plutôt que l’effet spectaculaire sans lendemain. Menant une vie d’ascète, Sheikh Abdelhamid Ibn Badis, qui aurait pu connaître une existence confortable, au contraire avait choisi une voie austère mais riche d’activité malgré une constitution physique frêle.

 

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